Whistler Interpretative forest
La forêt interpretative de Whistler est bien plus informative que celle de Brohm Lake. Tout d’abord, elle est immense. Elle contient de nombreux panneaux très précis, explicant à la fois le fonctionnement de la forêt et aidant à identifier les plantes y poussant.
Les panneaux très détaillés indiquent les noms et caractéristiques des différentes plantes à reconnaitre dans la forêt. Il y a généralement un panneau proche de l’arbre ou des plantes en question. Par contre, les plantes décrites sont souvent jeunes et semblent plantées là spécialement. J’ai l’impression que les visiteurs en prennent des échantillons, ce qui ne doit pas faciliter leur croissance… La diversité végétale est impressionnante.
On y trouve des Fausses Azalées à l’odeur spécifique et aux fleurs claires tombant en grappes. Le Prince’s Pine typique des sous bois frais des forêts de connifères au feuilles dentées piquantes. Le falsebox, commun dans les forêts de Douglas fir côtières, couvre le sol à moins de 60cm pour nourrir les biches. Le sous-bois abrite aussi des Oval Leaved Blueberry, dont les fleurs rosées solitaires deviennent des baies bleues en juillet, bonnes dans un gateau ou mangées fraiches par les natifs américains et les ours.
La voie est très bien aménagée, à la fois pour les vélos et piétons. Les premiers passent très rapidement, les seconds doivent faire attention de ne pas se faire renverser. Outre les humains qui la traversent, elle est le domicile de nombreuses races d’oiseaux, d’écureuils, de biches et d’ours noirs, dont on a vu pas mal de traces entre trash trail, train wreck trail et cette forêt interprétative.
La pente et l’ensoleillement du terrain jouent beaucoup sur la présence de différentes plantes dans une même forêt. La pente photographiée ci-dessous capte l’eau, ce qui donne à sa végétation un look très différent de la photo ci-dessus au sol plus sec.
Le western redcedar est particulièrement important dans la culture des natifs de Colombie Brittanique et arbre officiel de la province. Le dwarf rose, buisson épineux aux fleurs roses pales poussent sur les surfaces rocailleurses et ensoleillées.
Le amabilis fir a ses épines proprement rangées, horizontalement de chaque côté de ses branches. Le western hemlock est reconnaissable par son écorce rugeuse orangée et son feuillage entrelacé. Le western white pine se distingue par ses épines longues par bouquet de 5.
Les Nurselog nourissent de jeunes Western Hemlocks qui préfèrent pousser sur des troncs morts.
La richesse du sol et son humidité ainsi que d’autres propriétés sont déterminées à partir des plantes témoin qui y poussent naturellement. Par exemple, un sol pauvre et sec est plus favorable aux lichens, alors qu’on verra plutôt du Skunk Cabbage dans les zone riches et humides.
Les twine flowers fleurissent en juin et juillet et se caractérisent par leurs petites feuilles rondes vertes toute l’année et surtout la tige unique qui se sépare en deux pour donner deux fleurs tombantes dans les zones humides et fraiches entre le niveau de la mer et l’aurée de la forêt.
Sur la photo ci-dessus, on voit les larges feuilles du Skunk Cabbage qui poussent dès lors que le sol est plus humide en BC.
Le Black Cottonwood aime les berges de galets des rivières et envoient leurs graines cottoneuses dans l’air au printemps. Son bois est utilisé pour faire des serviettes et tissus.
Le Sitka Mountain Ash pousse en plusieurs troncs fins ornées de feuilles rondes et de clusters de fleurs blanches tombantes qui deviennent des baies rouges qui tiennent tout l’hiver.
Les zones forrestières humides ou susceptibles de s’éroder facilement sont plus sensibles à l’activité humaine. La pente, la formation du sol et la structure géologiue sont pris en compte par les forrestiers pour déterminer l’impact des aménagements de la forêt sur sa préservation, celle du sol, des plantes et de la faune qu’elle abrite. Ces connaissances permettent de prescritre l’utilisation durable du site.
Si l’homme ne dérange pas la forêt, de nouveaux arbres poussent là où les arbres plus âgés meurent et laissent de l’espace. Lorsqu’une forêt est récoltée, elle peut se régénérer naturellement ou être replantée. Lorsqu’elle doit être replantée, les graines sont choisies en fonction de ces connaissance de la zone. Ici par exemple, il conviendrait de planter du Hemlock, des spruce et des Amabilis Fir.
Les arbres morts sont laissés en place dans la forêt comme part essentielle de la vie de la forêt. Ces arbres morts vont refertiliser le sol et permettre à la végétation future de pousser avec l’aide de champignons.
Le Western Yew pousse sur les berges ombragées des rivières et canyons, il se reconnait à son écorce très rouge et ses épines rayées de teintes de vert et molles. Leurs baies sont toxiques pour les humaines, mais le taxol extrait de leur écorce est utilisé dans le traitement du cancer.
On est donc moins bête en ressortant de cette forêt instructive. Le sentier se poursuit mais nous bifurquons pour notre part lorsque nous croisons de nouveau Cheakamus River pour traverser le village olympique. Les habitants semblent adorer le crochet et on pourvu le pont de manches glissant sur les barreaux. Les parkings à vélo aussi en sont équipés pour éviter le frottement entre les métaux. C’est coloré et esthétique.
Le quartier résidentiel comporte des maisons indivisuelles cossues et douillettes. Il y en a de nouvelles en construction dans cet environnement propret.
Un peu plus loin, nous passons par dessus l’ancienne décharge, recouverte de terre, d’une large pelouse et d’une piste pour vélo-cross. Une aire de pique nique et des immeubles relativement bas. On doit avois une sacrée vue depuis ces résidences, de la verdure et des montagnes de chaque côté.
Nous redescendons enfin à la voiture après cette petite rando de 6km environ.