Trail 4 - Foreshore trail - Trail 6
Arrivée à trail 4, j’entreprends de descendre les 300 et quelques marches, en me disant qu’au moins, cettes fois-ci, je remonterais par une pente plus douce à l’autre bout.
Je me retrouve bientôt sur la plage de galets. Il y a plus de randonneurs qui comme moi parcourent les bords de mer sous le soleil. L’homme que j’avais croisié la dernière fois marche au bord de l’eau également. Je me demande s’il est là tous les jours.
Je longe la plage vers l’ouest. Le ciel est limpide, pas un nuage. On y voit super loin et les montagnes semblent immenses, bien que cela ne donne rien en photo.
La marée sera au plus bas dans deux heures. Au delà des rochers, on peut marcher agréablement sur le sable humide presque tout le long de tower beach. Je me rapproche progressivement de wreck beach à proprement parler, la plage naturiste connue.
Wreck beach est un triangle de plage extrêment fréquenté. La plage de sable fin est aménagée comme toutes les autres : des troncs alignés permettent de s’asseoir, s’adosser, et être abrité des regards lorsque l’on bronze. Au pied de la falaise, des marchants sont installés dans des carrés entourés de draps colorés, paré-hauts et serviettes qui protègent les hot dogs et canettes de pop du vent et du sable. Des filets sont installés pour jouer au hand à la limite de la verdure.
Côté mer, l’eau forme de plans ici et là où les hérons pêchent. Les visiteurs nagent, pagaient et construisent des chateaux de sables sur la plage très étendue le long des rochers. L’ambiance est familiale. Les naturistes cotoient les non naturistes et tout le monde respecte les choix des autres avec une ouverture d’esprit bien canadienne.
Quelque chose me marque pourtant. Etrangement, les naturistes sont surtout les hommes. Il y a plein de femmes, mais soit elles sont topless, éventuellement avec une culotte couleur chair, soit en bikini. Il n’y en avait que deux ou trois complètement dénudées, et à l’inverse, seulement une dizaine d’hommes habillés. Pourquoi donc ? Le seul moyen de le savoir serait de leur poser la question, mais je me vois mal les approcher – surtout me sentant moi-même intru en tenue de rando dans les lieux. Mon hypothèse est que les femmes ne s’y sentent pas aussi à l’aise que leurs conjoints, probablement à cause de la présence de lookie loos. Pour ma part, je trouverais ça normal et plus rassurant de mettre tout le monde à la même enseigne : nudité obligatoire sur les plages nudistes. Mais ici, les gens sont ouverts et chacun fait comme il veut.
J’arrive aux rochers. De l’autre côté, la marée basse laisse voir un sol très boueux. Je devine la suite du chemin et vois quelqu’un y passer au loin. Je ne peux pas traverser l’étendue d’ici et rebrousse chemin jusqu’à l’entrée du sentier.
Premier contre-temps de la promenade. Le sentier est fermé : un panneau indique que c’est dangereux de passer à cause de la boue et des arbres tombés sur le sentier. Je m’avance un peu pour voir et c’est bien marécageux. Je dois remonter par trail 6, suivre la route et redescendre par trail 7 si je veux continuer. Moi qui espérais éviter les escaliers en montant !