Tofino - a walk in the forest
A walk in the forest est certainement un de mes circuits préférés. Son départ se situe proche de l’intersection entre la route de Port Alberni et celle qui relie Ukluelet et Tofino. J’en apprécie à la fois l’alternance entre les pontons en bois et des sentiers plus naturels, même si ici, cela signifie des chemins en graviers plutôt que des structures surélevées.
Les panneaux informatifs disséminés dans la forêt nous apprennent le rôle que jouaient certaines plantes dans la culture native et les effets nocifs des premières exploitations forestières sur le fonctionnement des écosystèmes. En particulier, la coupe franche de larges zones sans discrimination laisse des patch entiers d’arbres jeunes repousser en même temps. Ors, la forêt pluviale a besoin de la coopération entre les vieux et jeunes arbres. D’une part, la présence exclusive de jeunes arbres crée un environnement plus sombre moins propice aux animaux. Leurs système racinaire est moins performant pour capter l’eau et retenir le niveau d’humidité du sol adéquat pour ce milieu et les animaux qui s’y développement. Les arbres âgés abritent aussi les insectes, en protégeant les plus jeunes. Les troncs morts des vieux arbres sont aussi une source de nutriments importantes pour les jeunes arbres et enrichissent le sol. Couper tous les arbres sans discrimination et laisser la forêt repousser « naturellement » – ou même la replanter – n’est donc pas une option viable car l’uniformité en âge des arbres rend l’environnement moins riche pour toutes les plantes et animaux pendant toute la durée de repousse de cette première génération.
Mais la principale raison qui fait que l’exploitation non maitrisée des forêts a connu une remise en question est le saumon. De nombreux cours d’eaux ici sont propice au frai des saumons. Malheureusement, l’exploitation telle qu’elle était bouchait les cours d’eau, à la fois par les déchets que les exploitants y jetaient: notamment, des troncs non exploités qui forment des barrages au passage des saumons. Non content de rendre la transhumance plus difficile, la combinaison de ces barrages avec la présence d’arbres jeunes tout autour qui retiennent moins bien le sol favorise le dépôt de boue dans la lit de la rivière, finissant de boucher le chemin des saumons.
A walk in the forest permet de mieux se rendre compte de l’impact de l’exploitation sur l’aspect et la santé de la forêt. Une partie du chemin traverse une zone « telle quelle » illustrant la différence de luminosité et d’humidité de la forêt « en mauvaise santé ». Cela contraste beaucoup avec les zones restaurées. La plus grande partie a été « réparée » : une partie des arbres replantés en même temps a été taillé pour permettre à de plus jeunes arbres de pousser et à plus de lumière de pénétrer jusqu’aux autres plantes qui couvrent normalement le sol. Pour compenser l’absence d’arbres vieux de larges morceaux de troncs sont disposés comme hotels à insectes et re-fertiliser le sol progressivement. Ce processus ne permet pas de compenser directement les effets négatifs de l’exploitation, mais ces efforts permettront à la forêt de reprendre son visage normal plus rapidement.
Et on se rend bien compte de la différence, malgré l’absence de géants, les zone restaurées sont beaucoup plus humides et lumineuses, avec des troncs de tailles plus diverses.