Fraser Canyon - Hell's Gate
Nous nous garons du côté droit de la route à hauteur de Hells Gate. Un pont a été aménagé pour traverser facilement depuis le parking. Malheureusement, il est clairement fait pour pousser les gens vers le Airtram, un téléphérique qui permet de descendre au niveau de Hell’s Gate sans se fatiguer. Comme on est venu pour marcher, nous longeons donc la route jusqu’à un petit chemin.
Nous rejoignons la route rocailleuse qui descend à flanc de montagne. Curieusement, elle a été construite par le ministère de la Pêche et des Océans, pour permettre la construction d’un escalier à poisson pour renforcer la ponte des saumons.
Il fait extrêmement chaud maintenant et le solail tape fort. Il y a assez peu d’arbres pour s’abriter dessous.
La vue sur la canyon par contre est superbe longtemps avant de voir le pont. L’explorateur Simon Fraser décrit le lieu dans son journal qu’aucun humain ne devrait s’aventurer en cet endroit, car c’est, pour sûr, la porte de l’enfer. Les natifs au contraire venaient au gré des saisons pour attrapper les saumons pendant leur migration, reconnaissant l’endroit pour sa richesse.
Par endroits, le roc semble coupé à la tronçonneuse, tant les blocs sont verticaux.
Après un bon kilomètre de descente, nous arrivons au niveau des rails qui longent le canyon. Canadian Pacific Railway a construit d’abord des rails sur la rive est dans les années 1880, puis Canadian Northern Railway fit de même sur la rive ouest en 1913. Le train permettait de relier les provinces du dominion du Canada, en suivant le même parcours que Cariboo Road largement empruntée par les chercheurs d’or qui remontaient vers le nord chercher le profit.
Nous traversons la voie et arrivons enfin au pont suspendu.
Les eaux dans ce passage étroit sont encore plus tumultueuses qu’à Alexandra Bridge. Sur notre gauche Fraser River reprend de la largeur et se calme un peu. Nous traversons le pont pour mieux voir les rapides.
Un dynamitage durant la construction de la voie ferrée de CN en 1914 a provoqué un glissement de terrain important un peu en amont de Hell’s Gate. Le parcours de l’eau s’est modifié, passant à 6.75m/seconde avec une chute de 5m. Insurmontable pour les saumons. Leur population a été fortement impactée, même après que la majorité des débris furent enlevés.
Depuis la rive d’en face, on observe l’escalier à saumons, construit par le ministère des Pêches. Les saumons peuvent de nouveau remonter le cours d’eau.
On parle de cet incident jusqu’à Vancouver tant il a affecté la pêche, et ce pendant plus de 14 ans, créant outre le désastre écologique, les tensions entre canada et états unis, mais aussi des tensions entre le gouvernement canadien et les peuples natifs. Les autorités leur interdisant la pêche, tout en ignorant leur recommandations pour restaurer le canyon, les natifs affrontèrent la famine, forcés de se tourner vers d’autres cours d’eau et la chasse, pendant que les pêcheries commerciales opéraient normalement en contrebas.
Depuis 1971, Hell’s Gate est devenu une attraction touristique avec l’installation du Aerial Tramway – qui pour ma part ne fait que défigurer le paysage. La rive d’en face est occuppée par les terrasses de restaurants et comporte certes des sculptures de saumons et d’indiens caricaturaux. Il parait qu’il y a des séances vidéos quelque part en intérieur qui racontent l’histoire du lieu. Je doute pour ma part de la valeur éducative d’une telle installation ici.
Il est temps de repartir, en remontant le chemin à pied. Pour info le ticket aller/retour en télécabine est de 22$.
Nous devons juste attendre que le train de Canadian Pacific termine de passer car il croise notre chemin. Nous le regardons avancer lentement depuis un banc.
Il est bientôt 16h et nous avons encore de la route avant d’arriver à Lillooet. La journée est loin d’être terminée !