Banque et finances - Partie 2
Au Canada, c’est facile de recevoir de l’argent, de s’en échanger entre particuliers ou d’en envoyer à l’étranger. Pour payer ses factures par contre, c’est toute une autre histoire sans virement ou prélèvement possible. Alors comment qu’on fait ?
PAYER SES FACTURES
Au Canada, au moment de payer ses factures, les choses sont un peu différentes. En effet, on a le choix de payer par carte de crédit en ligne si l’entreprise le prévoit sur son site, de payer par chèques à l’ancienne ou d’utiliser l’interface en ligne de sa banque pour payer son dû à un tiers. Les banques proposent une liste des créanciers classiques du type BC Hydro, compagnie de téléphone, etc. Cela reste à l’initiative du consommateur de payer ses factures: la notion de prélèvement automatique semble ici assez rare et compliquée.
RECEVOIR SON SALAIRE
Pour être payé, pas de problème, on donne son numéro de compte à son employeur qui verse un direct deposit et ca marche très facilement. Pour information, les gens sont payés deux fois par mois.
PAYER UNE ENTREPRISE
Les choses se compliquent quand la facture à payer vient d’une entreprise qui n’est pas listée par la banque, comme notre transporteur. A ma grande surprise, faire un virement sortant ne se fait pas facilement : pour payer la facture du transporteur je pensais naivement pouvoir faire un transfert, ca n’est pas possible sur le site web de la banque. Peut-être en se déplacant à la banque, je n’ai pas essayé.
Bien, je vais devoir envoyer un chèque par la Poste ! En fait non, le transporteur ne veut pas de chèques de particuliers et on peut le comprendre, les chèques ca bounce (littéralement rebondit, c’est à dire un chèque en bois).
La solution est donc d’aller à la Poste faire un money order : on paye d’avance au postier, qui remet un genre de chèque que le bénéficiaire peut endosser. Je crois que nos grands-parents appellaient ca un Mandat Postal. Il faut compter 7$ de frais d’émission, plus le timbre pour l’envoyer. En pratique, j’en ai pris une photo pour prouver le payment à mon transporteur par e-mail. Étrange mélange de technologie et d’archaïsme.
PAYER SON LOYER
Pour payer le loyer à notre propriétaire, nous avons mis en place un service sympa qui s’apelle interac e-transfer. On donne simplement l’adresse email du bénéficiaire à payer et le service s’occupe de mettre en relation les deux banques (toutes les grandes banques sont partenaire d’interac). Ca coûte 1 dollar par transaction. Au final, c’est ce qui se rapproche le plus d’un virement SEPA, mais en utilisant une adresse email comme identifiant et une société tierce (interac) comme intermédiaire.
BANQUE EN LIGNE
Un mot sur les banques complètement en ligne : nous nous étions interessés à Tangerine (créé à l’origine par ING Direct) qui offre des possibilités plus étendues sur leur interface web et casse le modèle vieillot des grandes banques. Mais son statut d’établissement bancaire de seconde zone fait qu’il faut préalablement un compte dans une banque classique pour ouvrir un compte chez eux ! Nous avons donc remis cette idée à plus tard.
CONCLUSION
En arrivant avec nos idées et concepts des banques européennes, pas mal de choses nous ont semblé assez viellot dans le système bancaire Canadien.
En France je n’ai pas écrit un chèque depuis 5 ans, ici ca semble être assez courant (et payant). Les virements inter-bancaires gratuits et universels qui nous semblent une évidence en Europe, sont payants et compliqués au Canada. Prendre du liquide dans un ATM d’autre banque peut s’avérer payant, et utiliser sa carte de crédit pour du cash est une erreur coûteuse.
Nous avons pris l’option chère d’avoir un nombre d’opérations illimité, mais le forfait par défaut de la banque proposait 20 opérations gratuites seulement (retraits, paiements). Au delà, chaque opération devient payante, même dans les ATM de sa propre banque.
Mais, à en croire notre banquier, si on évite tous ces écueils et qu’on est un bon client, les frais de gestion sont gratuits. On verra dans quelques mois.