Appartements - La chasse est ouverte
Arrivés au Canada, une de nos plus grosses tâches restantes est de trouver un appartement. En effet, nous avons loué un BnB pour le mois d’aout. Cela nous laisse un mois pour trouver notre nouveau chez nous.
Voici dans les grandes lignes comment ça s’est déroulé, et comme ça a demandé de la sueur et du sang, j’ai fait de petits graphiques pour rendre cela plus joli.
LE BON COIN DU CANADA, C’EST CRAIGS LIST.
Au cours de notre recherche, nous avons consulté plus de 60 annonces et contacté 34 personnes par le biais du site internet Craigslist. Ce site que nous trouvons vieillot et vide en France est LE bon coin de l’amérique du Nord. C’est là que ça se passe.
ATTENTION AUX FRAUDES
QUAND L’APPARTEMENT N’EXISTE PAS…
Pour ce qui est des scams, les mails louches étaient facilement identifiables. D’abord il s’agissait toujours du même pavé de texte imbitable, à peu de choses près. Une personne, avec un nom pris au hasard, mais toujours Missionnaire muté aux USA a un appart qu’il ne voulait pas louer à la base, mais que finalement, il a changé d’avis et n’a qu’une hâte, c’est de régler les détails pour nous louer son superbe bien, dont les clés sont avec lui aux USA.
Le dernier est plus pernitieux. directement après avoir envoyé un mail, avec mes infos de contact, je reçois un SMS de ma banque RBC me demandant de les contacter en suivant ce lien louche parce qu’ils ont un problème avec mon compte. Alors si vous avez suivi le blog, vous avez peut-être lu un article de Philou sur la banque, et vous savez donc que nous ne sommes pas chez RBC mais bien chez ScottiaBank. Bien tenté, mais c’est raté !
QUAND L’APPARTEMENT EXISTE…
Il y a aussi de mauvaises surprises quand l’appartement existe. J’ai eu des prises de rendez-vous du type « Venez avec un chéquier, le premier à déposer une caution prend l’appartement », ce qui signifie en gros » Si vous me faites un chèque de 1000 balles, j’accepte d’examiner votre dossier et de peut être vous laisser l’appart » ….ou de repartir avec le chèque quand même ?
Cela dit, mieux vaut que la personne en parle au téléphone quand c’est ce genre d’arnaque ( car oui, pour moi c’est une arnaque ! )
BREF, FAISONS CONFIANCE MAIS RESTONS MÉFIANTS
Globalement, j’ai contacté les gens plutôt par email. Si un numéro de téléphone était donné, j’essayais d’appeler avant d’envoyer un email. A la fin, j’envoyais directement des textos pour demander un rendez-vous quand un numéro était donné.
Bref, ces péripéties ne nous ont pas gêné outre mesure, mais j’aurais appris à ne donner mon numéro de téléphone qu’après avoir eu un premier contact, voir un rendez-vous. Très important ! Quand j’ai contacté les gens directement par téléphone, il y avait bien au moins un appartement à louer, donc ça n’a pas complètement pourri mon numéro. C’est clairement le moyen le plus efficace d’avoir des rendez-vous.
LES VISITES
Pour visiter un appartement, il y a deux règles :
- Aller sur Craiglist 4 fois par jour (malheureusement, il n’y a pas d’alertes pour recevoir les nouvelles offres correspondant à ses critères)
- Etre le premier à contacter la personne qui a posté l’annonce, par tous les moyens disponibles
Nous avons réussi à visiter une dizaine d’appartements. Deux rendez-vous nous ont d’ailleurs permi de voir plusieurs appartements dans les mêmes immeubles, avec le même gardien. La moitié des appartements n’étaient pas conforme à l’annonce.
LES PETITES BLAGUES
Un appartement en sous sol avec des photos d’un penthouse au dernier étage (au même prix bien sûr) était squatté par 6 personnes avec des matelas partout par terre. Sans compter les fuites d’eau dans tout l’immeuble ancien.
Au cours d’une autre visite, nous avons vu deux appartements dont le propriétaire fleurtait avec la limite de la légalité. Lors des visites, nous sommes directements rentrés chez une habitante qui n’avait visiblement pas été prévenue dans les délais légaux. Une visite en 10 secondes où nous n’avons rien vu et pas vraiment pu échanger avec la locataire qui avait l’air pour le reste d’être adorable. Je vous raconte pas l’ambiance pendant la visite! Les demandes pour réserver étaient tout aussi limites : au canada, un proprio ne peut exiger aucun paiement avant d’avoir signé un bail. Celle-ci demandait un paiement du premier demi-mois de loyer avant même d’avoir examiné le dossier.
Nous avons fait quelques visites avec d’autres personnes. Nous avons discuté pas mal avec un autre couple francophone après une visite. J’ai beaucoup apprécié une de leurs observations, assez juste :
ILS SONT UN PEU MARSEILLAIS SUR LES SUPERFICIES.
ETRE CHOISI COMME LOCATAIRE
On a donc fait pas mal de visites en groupe. C’est un peu l’usine, mais pas de la même façon qu’à Paris. A Paris, le bailleur a tendance à faire visiter au plus de monde possible rapidement, puis choisit dans les candidats celui avec les plus fortes garanties. De préférence, l’appartement sera confié à une personne ayant un salaire équivalent à trois fois le loyer, et ayant des parents disposant également de trois fois le loyer chacun, et ce même à 30 ans. C’est un critère objectif pour choisir, et le proprio ne risque pas d’être mis en cause pour avoir discriminé les candidats en choisissant celui qu’il sentait le mieux.
PREMIER ARRIVÉ, PREMIER SERVI
Ici, au Canada, c’est beaucoup plus simple : il suffit d’être le premier intéressé par l’appartement. Pour cela il faut être le premier à le visiter. Donc il faut être au taquet sur Craigslist.
LE DOSSIER DE CANDIDATURE DE L’ENFER
Selon le type de location et de propriétaire, mais aussi selon qui fait la visite, le dossier de candidature pour obtenir un appartement varie du tout au tout.
Nous avons visité des immeubles récents et anciens où la gardien de l’immeuble gère tout. Généralement, ces locations viennent avec un dossier ultra long à remplir avec beaucoup de recul et d’esprit critique. Il est souvent demandé le numéro de sécurité sociale ( SIN ) de façon optionnelle, car il est illégal en réalité de le demander. Ensuite, il faut donner les noms, adresses et numéros de téléphones de son proprio, du proprio précédent, de son patron, de son patron précédent, d’un ami pour vérifier votre personnalité et de sa famille sur 12 générations. Ah oui, et deux contacts auprès de votre banque pour vérifier votre Credit Score. On appelle ça un Credit check.
Dans certains immeubles récents, ce credit check est payant et facturé au candidat environ 20$ sans garantie que le dossier soit retenu, ni même examiné. Ce qui est sûr, c’est que sans payer il ne le sera pas. Inutile de préciser que même si nous avions un Credit Score, nous n’aurions pas voulu participer à ce genre de pratique abusive. Non mais vous imaginez le fric qu’ils doivent se faire sur le dos de pauvres gens démunis de maison ?
LES BAILLEURS À LA COOL
Lorsque le bailleur est plutôt un particulier, ça peut être carrément plus simple. Pour le premier appartement où nous avons candidaté, le proprio nous a demandé au moins trois contacts à appeler comme référence et la « letter of employment » de Philou, qui confirme son contrat et son salaire en lieu et place de credit check.
Heureusement, notre hébergeur au BnB avait proposé de nous servir de référence, ainsi que le manager direct de Philou. Ajoutons à cela la guardienne de notre appart à Paris, qui a gentiment accepté à notre demande, et le tour est joué.
Malheureusement, cet appart de rêve ne nous est pas revenu. Le proprio l’a finalement laissé à des amis à lui qui se sont réveillés tardivement aparamment.
Le second appart qui nous a intéressé était doublement cool. Nous l’avions visité avec le locataire actuel qui a transmi nos coordonnés à la proprio. La proprio a proposé de passer nous voir au BnB pour signer la bail directement, sous réserve d’avoir deux références.
J’imagine que cela lui permettait de voir que nous n’en avions pas déjà fait une porcherie. Elle est passée un samedi midi pour discuter avec nous et nous avons conclu l’affaire, signé le bail et versé par e-transfer (un paiement par email) le « deposit », soit un demi-mois de loyer. Elle ne nous a demandé aucun justificatif de revenu ou de credit.
BILAN DE NOS RECHERCHES
Au bout de 9 jours de recherche, dont 7 de recherche active (eh oui on fait nos touristes pendant le week end), nous avons désormais un bail pour un deux pièces meublé assez sympa avec parking, cave, balcon et une immense terrasse sur le toit en accès libre, à 5 minutes à pied de la mer et 10 minutes en vélo du boulot de Philou.